Mamuitun est un projet de résidence-création en composition musicale et écriture de chanson qui réunira 22 artistes dans un cadre inaccoutumé. Pendant 5 jours, 11 artistes représentant chacune des 11 Nations autochtones du Québec et 11 artistes québécois de renom seront jumelés et mettront en commun leur talent. Chaque œuvre créée témoignera de leur appréciation d’une nouvelle lecture de l’histoire, à la lumière de la vérité et dans l’objectif d’une réconciliation.
« Je dis que la langue est le fondement même de l’existence d’un peuple parce qu’elle réfléchit la totalité de sa culture » (Gaston Miron)
Les artistes jumelés s’engageront à composer une chanson en tandem qui aura pour exigences de mettre en valeur chacune des 11 langues autochtones et d’être réalisée (en mode démo) pendant la résidence, suivant un horaire rigoureux. Toutes les Nations seront représentées, car un des objectifs de ce projet est de donner de la visibilité à des artistes autochtones de grand talent. En effet, si les artistes de la scène autochtone sont très connus à travers leurs communautés, nombre d’entre eux n’ont jamais la chance de se faire entendre en dehors de ce réseau. Un album pourra être mise en marché suite à l’enregistrement du fruit de ces rencontres.
La mise en valeur des langues dans ce projet est fondamentale et tient au fait que la langue est un marqueur de l’identité et de l’existence culturelle. La langue est à la base de la construction de l’identité, exprimant l’appartenance à une culture – dont la réhabilitation de la langue dans le discours public peut faire office de réparation.
« Parler, c’est participer à une mise en scène du langage ouverte, jamais totalement close, jamais terminée; parler est une lutte permanente pour conquérir le droit à sa propre existence; parler, c’est, qu’on le veuille ou non, vouloir influencer l’autre, alors, on comprend que parler soit à la fois témoigner de son identité et construire l’identité de l’autre, de même qu’écouter l’autre, c’est tenter de découvrir derrière son discours le paysage de sa culture. » (Patrick Charaudeau. Langue, discours et identité culturelle, 2001)
